Causes et conséquences du génocide arménien

 

Selon la Convention des Nations Unis de 1948 :

" Le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après, commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial, ou religieux, comme tel :
- meurtre des membres d'un groupe,
- atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membre du groupe,
- soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'exigence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle,
- mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe,
- transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe."

 

Les causes :

- l'Empire Ottoman créé au 15° siècle se trouve menacé par l'éveil des nationalismes du 19° siècle ; à savoir les Balkans, la Grèce ...
- la volonté des grandes puissances de maîtriser la désagrégation de l'Empire Ottoman, qui connaît d'énormes difficultés économiques, est le prétexte à intervenir pour les communautés Chrétiennes : Arméniens, Grecs, Maronites etc ...
- la peur de perdre les territoires de l'Arménie et le désir d'assurer l'intégrité des possessions en Asie Mineure, poussèrent alors les dirigeants turcs à éliminer les Arméniens
- en 1908, le parti Jeunes-Turcs prit le pouvoir en renversant Abdul Hamid, le sultan (1876-1908). La politique de ce parti Jeunes-Turcs est : panturquisme* et pantouranisme**.

* Panturquisme : Politique de turquification forcée à toutes les nationalités non turques de l'empire.
** Pantouranisme : Réunir d'un seul tenant les 10 millions de Turcs de l'Empire Ottoman aux 20 millions de Touraniens de l'Asie Centrale

 

Les faits :

La Turquie, digne successeur de l'Empire Ottoman, a une longue tradition de terreur, systèmatiquement utilisée comme une arme politique dans le but de réduire les peuples non-Turcs à la résignation et à l'apathie.
Cette violence d'Etat s'est particulièrement manifestée à l'encontre des Arméniens.
De 1850 à 1896, la détermination de terroriser les Arméniens fit 5000.000 victimes.
En 1909, 30.000 Arméniens sont massacrés à Adana (Cilicie).
24 avril 1915 (dans la nuit), à Constantinople et dans différentes villes, des centaines d'intellectuels et de notables sont arrêtés, déportés puis anéantis : c'est le signal de l'extermination totale et de la politique définie par Talaat, Enver et Djemal.
De 1915 à 1923, ce même régime fait exécuter la déportation et le massacre du peuple arménien, en le dépossédant de tous ses biens et de ses territoires ancestraux. le génocide arménien s'exécute, faisant environ 1.500.000 victimes sur une population estimée à 2 millions.

 

Les conséquences :

- véritable saignée démographique pour le peuple arménien, puisque destruction de plus de 75% de sa population totale.
- perte des territoires qui constituaient le berceau de la nation arménienne depuis 3.000 ans, accompagnée de la destruction des monuments historiques : églises arméniennes et monuments laissés à l'abandon
- éclatement de la nation arménienne : création d'une diaspora aux quatres coins du monde
- la loi du silence imposée aux arméniens : en effet, malgré le temps écoulé, le génocide arménien n'a toujours pas été reconnu, et demeure impuni.

 

Les preuves :

- correspondances des diplomates européens en place, à l'époque, en Turquie
- Volonté de faire disparaître toute trace d'arménité des territoires anatoliens marquée par la destruction quasi-systématique des monuments et églises arméniennes
- des milliers d'orphelins "sortis de nulle part" ont été recueillis dans les nombreux orphelinats créés en ces temps-là
- pression de la Turquie, jusqu'à aujourd'hui, sur les différents gouvernements pour la non-reconnaissance du génocide arménien politique de révisionnisme et de négationnisme).