Le Génocide des Arméniens

Photo Armin T. Wegner - avril 1915Un enfant arménien victime de la barbarie des turcs

Le massacre des Arméniens, de 1915 à 1917, constitue le premier génocide du XXème siècle. Minorité chrétienne de l'Empire Ottoman, la population arménienne était majoritaire dans les provinces orientales de l'Empire. Perpétré par le gouvernement Jeunes-Turcs de l'Empire Ottoman, ce génocide a rayé de la carte près de 1.500.000 Arméniens, sur une population totale d'environ 2 millions de personnes.

Cette tentative d'extermination totale du peuple arménien, acte prémédité du gouvernement turc de l'époque, visait à régler définitivement la Question Arménienne, par l'élimination des Arméniens.

Le processus génocidaire commence avec la folie meurtrière du Sultan Abdul-Hamid II. De 1894 à 1896, des massacres systématiques sont organisés contre les populations arméniennes des provinces orientales ; près de 300.000 Arméniens sont massacrés, de nombreux villages sont brûlés, d'autres pillés, des dizaines de milliers de personnes sont converties de force à l'islam, des centaines de milliers contraintes à l'exile. Les Jeunes-Turcs, arrivés au pouvoir en 1908, après un semblant de démocratisation, poursuivent cette même politique de purification ethnique.

Le Comité Jeune-Turc Union et Progrès "Ittihad", au travers du triumvirat constitué par Enver, ministre de la guerre, Talaat, ministre de l'intérieur, et Djemal, ministre de la marine, s'érige en dictature en 1913. Nourri par les idées du panturquisme, visant à l'union politique des nations turcophones et à l'élimination de tous les éléments non-turcs, ce Comité "Ittihad" saisit l'occasion de la 1ère guerre mondiale pour mettre à exécution un plan d'extermination des Arméniens. Après le désarmement des soldats arméniens servant dans l'armée ottomane, le génocide commence le 24 avril 1915 par l'arrestation de l'élite intellectuelle et politique. Celle-ci est déportée en Anatolie puis massacrée.

Ensuite partout en Anatolie, un ordre général de déportation est donné, sous prétexte d'éloigner les populations arméniennes du front russe. De fait, cette déportation sert l'objectif de l'extermination planifiée par le gouvernement Jeune-Turc. Les convois de déportés, constitués de femmes, d'enfants et de vieillards (les hommes valides sont dès le début séparés puis éliminés) sont conduits vers les déserts de Syrie. Fort peu y arriveront, pour y être parqués dans des camps de concentration et systématiquement tués. En cours de route, les déportés sont dépouillés de leurs biens personnels, affamés, soumis à des marches forcées et des traitements inhumains (viols, tortures, enlèvements…).

Les massacres reprennent en 1920-1923, lors de la guerre conduite par le fondateur de la République Turque, Mustapha Kémal, contre la Grèce, l'Arménie, et les Alliés, notamment en Cilicie et à Smyrne. La Turquie a donc pratiqué, sous trois régimes successifs, une politique de purification ethnique.

1.500.000 morts, 50.000 orphelins, 450.000 rescapés dispersés dans ce qui deviendra la diaspora arménienne.